Numérique et prévention des risques professionnels : retour sur le colloque Limousin (juin 2016)

Jean-Michel JORLAND de la Carsat Centre Ouest, Emmanuel POCARD d'Opcalia "Nouvelle-Aquitaine" (organisme paritaire collecteur agréé interprofessionnel et interbranches finançant la formation des salariés des entreprises) et des chargés de mission de l'Aract (Virginie PENOT et Sylvie CARTOUX) ont livré leur réflexion sur le sujet.
Après avoir listé certains guides ou études parus sur l'impact des nouvelles technologies sur le travail, chacun est bien conscient que "ce ne sont pas les outils eux-mêmes qui posent problèmes, mais bien la manière dont ils sont utilisés".

Dans le cadre de l'évolution des nouvelles technologies du travail, on constate que l’Individu fait face à :

• Une charge de travail : pression temporelle, disponibilité permanente,
• Des exigences d’aptitudes, polyvalence, banalisation des tâches,
• Un contrôle sur les processus,
• Une rigidité des processus

Cinq risques principaux sont mis en évidence :

• Rythme et intensité du travail,
• Renforcement des contrôles,
• Affaiblissement des collectifs,
• Flou vie professionnelle/vie privée,
• Surcharge informationnelle.

Pour l'Aract, notre civilisation se trouve à l'aube d'une révolution d'une ampleur unique, qui va bouleverser plus profondément et durablement la société. La démocratisation du numérique dans les sphères privées et professionnelles constitue aussi un puissant catalyseur de cette mutation. Et le travail n'y échappe pas ! Des outils de plus en plus performants et mobiles proposent des applications multiples : GPS, vidéo, photo, coach sportif, gestion facetime...
De nouvelles pratiques individuelles et collectives de travail émergent. Tout cela bouleverse et met en tension le modèle traditionnel (temps, lieu, subordination), sur l'activité qui :

• s'automatise de plus en plus,
• s'intensifie : les processus s'accélèrent. Lorsque l’on évoque le numérique en entreprise, la première chose qui est évoquée par les salariés, ce sont les méls et la déferlante de données et d’informations à lire, intégrer, absorber, traiter. On est dans l’immédiateté de la demande et de son traitement, qui peut générer une charge mentale,
• se densifie : en plus d’aller plus vite, pour les métiers "physiques" on doit renseigner un écran (cf. préparateur des plateforme de vente en ligne, TPE de mécanique de précision toutes les pièces sont depuis le plan jusqu’à l’usinage identifiées et scannées….). Une tâche supplémentaire est induite par les outils de gestion,
• se fragmente, car les chaînes de valeurs sont étendues. On n’est plus sur le modèle de l’artisan ou de l’industrie manufacturière qui a ou avait la maîtrise totale du processus de la matière 1ère au produit final. Ce qui donne du sens au travail. On est de plus en plus fragmenté, c'est-à-dire on fait des petits bouts, d'où la perte de la cohérence globale.

Avec toutes ces technologies à portée de main, toujours connectées, on peut échanger avec ses clients, ses collègues à l’autre bout du monde (skype – facetime…). C'est facile, on évite les déplacements, on rend visible les équipes, mais de nouveaux risques apparaissent avec l'émergence d’un rapport obsessionnel aux outils : c'est le "Fear Of Missing Out", la peur de manquer quelque chose.

• Mais cette relation à distance doit-elle devenir la règle et s’affranchir d’échanges en tête à tête ?
• Comment se sentir intégré, comment insuffler la culture d’entreprise, comment préserver la cohésion d’équipe lorsque le salarié travaille à distance, et comment manager à distance ? Quelle vision de la mission ?

Diaporama de présentation
En savoir plus / contact : Joséphine Ducourtieux

Télécharger la vidéo de Napo : Épisode 03 toujours disponible.