Prévenir l'usure professionnelle pour un maintien durable en emploi

Publié le : 19/04/2017

En 2014, l’Anact, la CNAMTS-DRP et la CNAV ont enclenché un partenariat sur la "prévention de l’usure professionnelle pour un maintien durable en emploi". L'objectif était de répondre aux enjeux d’allongement des carrières professionnelles liés au report de l’âge légal à la retraite, du faible taux d’emploi des seniors et de maintien durable en emploi des salariés (bonne santé et motivation).

Dans ce cadre, l’Aract et la Carsat Centre-Ouest (Retraite et Risques professionnels) ont conduit une action collective expérimentale auprès de quatre entreprises dont une ville de taille moyenne du Nord des Deux-Sèvres..

La demande

La ville s’est engagée dans cette action pour faire face aux difficultés suivantes :

  • un vieillissement important des agents (45-50% de l’effectif a plus de 50 ans),
  • une augmentation importante des restrictions d’aptitudes médicales avec des difficultés pour les prendre en charge,
  • une certaine résistance au changement dans un contexte d’évolutions nécessaires et de fortes contraintes budgétaires,
  • une augmentation des conflits interpersonnels,
  • une difficile articulation entre les intérêts collectifs et ceux individuels.

La démarche

Différents acteurs ont été impliqués dans le projet :

  • deux chefs de projet (RH et conseillère prévention) pour animer la démarche, l’organiser et la planifier, coordonner la communication et préparer les groupes de travail (formaliser les travaux, animer les réunions…),
  • un comité de pilotage (CHSCT, élu, DGS) pour cadrer la démarche, la suivre, la valider et la réajuster si besoin,
  • un groupe de travail (DGS, chefs de projet, 2 représentants du personnel, médecin du travail, 2 encadrants, selon l’ordre du jour : assistant de prévention, personnes ressources) pour collecter et analyser des données, construire un diagnostic et la communication, proposer des actions, suivre la mise en œuvre, proposer des indicateurs d’évaluation.

Au-delà de ces acteurs, une implication et information de tous les autres acteurs de la collectivité a permis la réussite de ce projet :

  • élus politiques : pour garantir un soutien de la démarche et l’octroi des moyens pour agir,
  • membres du comité de direction : pour les informer et les faire contribuer,
  • encadrement de proximité : pour avoir du relais dans les services et s’assurer des échanges d’information avec la base
  • IRP : impliquées dans le groupe de travail et le comité de pilotage,
  • agents : pour les impliquer lors de l’analyse des services et s’assurer de leur adhésion aux projets de la collectivité (co-construits avec eux),
  • médecin du travail et le service de prévention du centre de gestion 79.


La démarche a consisté, à partir des difficultés identifiées préalablement, à faire un état des lieux partagé (basé sur une analyse approfondie des données RH) qui a permis d’identifier les priorités suivantes :

  • 2 services cibles : le service espaces verts, et le service restauration scolaire - l’intendance,
  • 3 populations cibles : agents en situation de restrictions médicales, agents de plus de 50 ans et les jeunes et nouveaux arrivants dans la collectivité,
  • 3 priorités d’actions : le vieillissement et les parcours professionnels, l’organisation du travail et la santé au travail.

Une fois les priorités d’actions identifiées, le groupe de travail puis le comité de pilotage ont élaboré un plan d’actions qui porte sur 5 axes :

  • Accompagner :
    • les cibles : futurs retraités, nouveaux arrivants, apprentis, agents en reclassement, agents en demande de mobilité,
    • les actions : élaboration d’une démarche d’accueil/intégration pour les nouveaux agents et les agents lors de reprise après des arrêts longs, mise en place des rendez-vous managériaux, formation des agents du service RH à la GPEC, mise en place des entretiens individuels et professionnels, information retraite, activation de la cellule maintien dans l’emploi, plan de formation sur 3 ans pour les nouveaux managers,
  • Valoriser :
    • les cibles : métiers et compétences de la collectivité,
    • les actions : communication sur les métiers (film sur la valorisation des métiers lors des vœux, clip video pour présenter prev’up), temps d’échanges entre les agents et les élus, temps d’échanges sur les pratiques professionnelles, finalisation des fiches de poste, élaboration d’une démarche GPEC lisible,
  • Anticiper :
    • les cibles : métiers, compétences, besoins, situations à risques,
    • les actions : référentiel métier, transmission des savoirs des seniors, identification des postes de travail permettant un reclassement des agents, accompagner les agents souhaitant une mobilité…
  • Prévenir :
    • les cibles : situations de travail présentant des risques professionnels,
    • les actions : indicateurs RH de suivi, une cellule AT, bilan sur les EPI et les équipements, mise à jour du DUER, analyse des situations de travail des 2 services cibles, formation des responsables à la gestion des situations difficiles,
  • Communiquer :
    • les cibles : agents, élus, encadrants,
    • les actions : plan de communication interne, faciliter l’accès à l’information, formation du CODIR aux outils d’information et de communication de la collectivité…

Bilan

Dès le départ, un travail important de communication a été engagé pour promouvoir la démarche et s’assurer de l’implication des différents acteurs, par exemple : un logo a été créé autour du terme "prev’up" ainsi que des clips video, des points réguliers en réunions d’instances et en CODIR.
La démarche "prev’up" est au service de la politique ressources humaines, ce qui permet de faciliter l’intégration de tous les projets RH et prévention de la collectivité dans cette démarche. De plus, le conseil municipal en a fait un des 5 axes stratégiques de la collectivité. Tous ces aspects ont permis la réussite du projet et l’élaboration d’un plan d’actions riches, diversifiés qui concernent tous les agents de la collectivité.

Cette action a permis de construire au sein de la collectivité un cadre partagé sur la notion d’usure professionnelle et une vraie prise de conscience des managers, des élus et des membres du CHSCT. Au-delà de ce premier plan d’action, la démarche se veut itérative et sera alimentée au fur et à mesure de l’avancée de l’analyse des services et populations cibles. Sous le pilotage de la conseillère de prévention, la collectivité engage notamment une analyse du travail sur les 2 services cibles (questionnaire à tout les agents concernés suivi d’une étude des postes de travail).

En savoir plus/Contact : Audrey Dassens, chargée de mission Aract Nouvelle-Aquitaine

 

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