Prévention des RPS : outiller les représentants du personnel

Publié le : 21/04/2017

L’Aract a été contactée pour conduire une enquête sur les Risques Psychosociaux. Le Directeur de la structure et les membres du CHSCT ont validé la proposition globale d’intervention : enquête via l’outil GPS, suivie d'une formation du CHSCT à l’intégration des RPS dans le Document Unique, ainsi qu’une formation des encadrants au management en prévention des RPS.

La structure regroupe des métiers et compétences issus de cinq Ministères différents, qui appartenaient auparavant à des établissements sans liens entre eux. Une structure récente, des missions très diversifiées, dont l’élément fédérateur entre les agents, provenant de milieux très différents, est complexe à développer pour toutes ces structures dans lesquelles l’Aract est intervenue.
L’organisation doit aussi fonctionner avec les contraintes actuelles de la fonction publique : baisses de dotations, non-remplacement d’agents lors de départs…

Notre démarche

L’objectif de la formation est d’outiller les représentants du personnel (RP) au CHSCT, afin d’initier avec eux l’intégration des RPS dans le DU, à partir notamment des résultats de l’enquête GPS ainsi que de leur connaissance de la structure. Les participants sont des agents sans responsabilité hiérarchique, certains ayant contribué au comité de pilotage qui a conduit, avec l’Aract, la démarche GPS dans la structure. Au cours de ces COPIL, les échanges ont pu faire ressortir des situations de travail générant des RPS et des dysfonctionnements en s’appuyant sur des résultats de l’enquête questionnaire et des entretiens collectifs.
Autre spécificité des participants à cette formation, leur fort ancrage métier au vu de leurs Ministères d’origines respectifs, en lien avec des valeurs portées pour la mission de service public, deux éléments qui ont été impactés par les réformes de ce secteur (regroupements, réorganisations, baisse des dotations, évolution des missions, transfert de missions vers le privé...).
L’Aract a donc bâti certains contenus de la formation de manière participative et surtout en fonction des résultats des situations-problèmes rencontrées. Parvenir à cette finalité a notamment nécessité plusieurs changements.

  • Premièrement, de replacer les Représentants du Personnel au CHSCT dans leur rôle de contributeur sur les conditions de travail, c’est à dire de faire passer les participants, au fil des jours de formation, d’une posture de revendication et de dénonciation de problèmes de conditions de travail, à une posture de contributeur. Ce décalage s’est opéré collectivement via des mises en situations avec des cas concrets externes à la structure, proposés par l’Aract, dans lesquels ils devaient identifier les sources de tensions et de dysfonctionnements avec une approche systémique. Ces mises en situation étaient reliées à l’objectif d’intégrer les situations-problèmes, leurs effets (RPS notamment) et des propositions d’actions dans le DU.
  • Deuxièmement, un partage de "’objet DU" au cours d’une des journées de formation. Cela s’est révélé nécessaire pour faire prendre connaissance à l’ensemble des RP au CHSCT, de sa structuration et de son contenu. S’en est suivie une réunion en intersession sans l’Aract (afin de rentrer plus finement dans la matière que comporte le DU et d’apporter des modifications dans sa structuration). C’était un préalable incontournable pour ensuite mettre en œuvre la méthodologie de contribution au DU sur le sujet des RPS.


Autre effet positif de cette formation, qui ne faisait pas partie de son programme au départ, aura été de créer une dynamique entre les RP au CHSCT sur le DU. Ce dernier avait jusqu’alors été réalisé et mis à jour par l’assistante de prévention de la structure, travail conséquent mais réalisé de façon isolé. "L’objet DU", associé à une dynamique collective est d’autant plus important dans ce type de structure qui change régulièrement de directeur/rice, car il permet une certaine continuité de l’action de prévention dans le temps en traçant les risques et les mesures engagées ou prévues. De plus, garder trace du travail de prévention effectué a été un enjeu fort au moment de la formation car 2 des 6 membres CHSCT allaient partir en retraite sous peu.

Un objectif atteint

Cette formation a atteint le but qui avait été fixé entre l’Aract et la structure : initier l’intégration des RPS dans le DU, à partir de situations de travail réel. Elle a aussi eu d’autres apports non négligeables pour les RP au CHSCT :

  • un changement de vision sur leur rôle et leur posture de membre du CHSCT,
  • la création d’une dynamique collective autour du DU pour traiter de la prévention des risques professionnels,
  • une modification de leurs représentations des situations de travail et des risques associés pour les différents agents de la structure…

D’autre part, les actions de prévention que pourront mener les RP au CHSCT seront mieux coordonnées entre elles et tracées dans le DU.
Les outils apportés et éprouvés dans ce cadre auront permis aux membres CHSCT de mieux identifier les différentes dimensions de l’activité de travail, d’alimenter le DU et la réflexion sur la prévention des RPS à partir de descriptions plus complètes de situations-problèmes propres à leur structure.

Le format de la formation, plusieurs journées espacées, donne la possibilité aux participants de s’approprier les outils, de les tester, de se réunir pour des travaux d’intersession qui nourrissent les journées avec l’Aract et contribue à un ancrage pérenne des différents apports de la formation.

Cependant, la limite de l’intervention s’est faite ressentir lorsque la question des RPS pour l’encadrement a été amenée par l’Aract, sujet sur lequel les membres du CHSCT ont exprimé leurs réticences à aller. Le changement de positionnement "d’agent" à "membre du CHSCT" pour traiter des questions des RPS pour l’encadrement intermédiaire ne s’est pas opéré pendant la période de la formation, tandis qu’il s’est effectué pour les agents sans responsabilité d’encadrement dans la structure (qui sont plus des "pairs" que des supérieurs). Cela peut être dû au fait qu’aucun participant n’est encadrant, et que ce faisant, il n’y a pas eu d’échanges dans le cadre protégé qu’offrait cette formation aux participants, permettant de diminuer le "fossé" qui peut exister dans les représentations entre "simple agent" et "chef".
De plus, des situations de tensions entre les participants et certains encadrant pourraient aussi bloquer le changement de posture. Néanmoins, les problématiques existent puisqu’elles ressortent dans une formation RPS conduite auprès des managers de cette structure. Créer du lien entre les deux groupes reste donc un enjeu de l’intervention de l’Aract à ce jour.
En savoir plus/Contact : Site de Limoges

 

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