Augmenter les volumes de production... sans TMS

Publié le : 07/05/2012

En phase de croissance, cette chocolaterie est confrontée à la nécessité d'augmenter les volumes de production tout en conservant une fabrication artisanale.

Cela crée de nouvelles contraintes pour les salariés, facteurs de TMS. La prévention passe par un lissage de la production et des aménagements techniques qui obligent également l'entreprise à repenser le marketing de son produit et la formation de son personnel.

Cette fabrique de chocolat artisanal compte une centaine de salariés répartis entre le siège (services administratifs, logistique et atelier de production) et les points de ventes nationaux qui produisent également du chocolat et réalisent des assemblages.
L'entreprise se trouve dans un contexte de développement très important.
Le médecin du travail est alerté par l'apparition de symptômes de troubles musculosquelettiques (TMS) chez le personnel intérimaire. Une action conjointe avec l'ergonome du service de médecine du travail permet de qualifier les plaintes par le biais de questionnaires. Cette étude permet de mobiliser l'entreprise autour de la prévention des maladies professionnelles, notamment les TMS.

Une démarche conjointe

Menée conjointement avec l'ergonome du service de médecine du travail, l'analyse du fonctionnement global de l'entreprise permet de cibler les postes de travail à étudier, en l'occurrence ceux de confection des assemblages de chocolat. Sur ces postes, observations et entretiens collectifs vont valider certaines hypothèses.

L'entreprise s'est développée autour d'un assemblage de chocolats innovant dans sa présentation mais également par de nouveaux mélanges. La forte croissance de l'entreprise crée un décalage entre l'image d'une production artisanale (tous les assemblages sont uniques) et des volumes de production qui nécessitent une organisation industrielle. Ce difficile équilibre engendre de nombreuses contraintes, d'autant plus que l'activité de l'entreprise est fortement saisonnière : 75 % de la production de ces assemblages est réalisée sur 3 mois (Noël et Pâques).

Une première piste de travail sur le lissage de la production des assemblages en augmentant la période de production permet de :

  • diminuer les heures supplémentaires, notamment en supprimant le travail du samedi matin,
  • former les intérimaires avant la montée en cadence et leur transmettre les savoir-faire de prudence,
  • limiter la durée d'exposition aux risques de TMS,
  • augmenter les marges de manœuvre face aux nombreux aléas et ainsi diminuer le stress lié à la crainte de ne pas atteindre les objectifs de production à temps.

Une deuxième piste de travail sur des éléments plus techniques consiste à concevoir un poste de production qui permette de travailler assis, en respectant les zones de confort de la nuque et des membres supérieurs tout en tenant compte de la latéralité des opérateurs.

D'autre part, la suppression d'une opération à risque demandant beaucoup de dextérité et de rapidité d'exécution ouvre ce poste à l'ensemble du personnel : un préalable à la mise en place d'une rotation de postes. Pour ce faire, l'entreprise modifie le marketing du produit fini et la procédure s'y afférant. Par la même occasion, elle réduit son coût de revient, et diminue les risques de détérioration lors des nombreux transports sans impact sur les clients.

Une véritable conduite de projet

Pour mettre en œuvre ces actions, une démarche globale structurée comme une conduite de projet avec la création d'un comité de pilotage, d'un groupe projet et de groupes de travail s'avère nécessaire.
Elle permet de remonter les réalités du travail, de proposer des solutions tenant compte des différentes logiques de l'entreprise et de simuler les solutions retenues.
Un comité de suivi, avec les membres du CHSCT, assure le conseil et l'information auprès de l'ensemble des salariés.

Au niveau de l'entreprise, les solutions ont été bien accueillies. Des pistes pour aller plus loin en matière de prévention des TMS ont été évoquées, ainsi que la possibilité de faire appel si besoin au service de santé au travail.

En ce qui concerne la synergie des acteurs de prévention, la possibilité de faire appel à ces derniers peut être intéressante dans le cadre de la complémentarité. Mais elle demande préalablement de bien connaître les missions et les modalités d'intervention de chacun, ainsi que de partager une même représentation des TMS (référentiel commun).

 

 

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