Compte personnel de prévention de la pénibilité : propositions

Publié le : 07/10/2015

Le 26 mai 2015, MM. Christian Sirugue, Gérard Huot et Michel de Virville ont remis au Premier ministre leur rapport sur le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P).

Leurs propositions ont pour objectif un dispositif plus simple, plus sécurisé et mieux articulé avec la prévention.
La mission recommande 12 pistes de simplification dont la mise en œuvre implique selon les cas une modification législative, réglementaire ou une circulaire.

Ces pistes sont les suivantes :

  •  Articuler le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) avec les actions de prévention
  • Organiser le volet pénibilité du DUER pour recenser les groupes homogènes d’exposition à la pénibilité et faciliter la déclaration de l’exposition des salariés aux facteurs de pénibilité,
  • Elaborer le volet pénibilité du DUER en cohérence avec l’accord de branche étendu ou le référentiel professionnel homologué dès lors que ce document est appliqué par l’entreprise,
  • Mettre en place une incitation financière pour valoriser les entreprises impliquées dans la démarche de diagnostic (élaboration du volet pénibilité du DUER) et de prévention de la pénibilité,
  • Mobiliser, via une instruction ministérielle, l’ensemble des administrations sociales (CARSAT, DIREECTE, INRS) pour accompagner les entreprises dans le cadre de leurs missions de prévention des risques professionnels, dans le diagnostic et la prévention de la pénibilité
  • Sécuriser le dispositif
  • Préciser dans la loi que des accords de branche étendus ou des référentiels professionnels homologués par les ministères chargés du travail et des affaires sociales après instruction de l’INRS ou de l’OPPBTP et après avis du COCT, peuvent déterminer l’exposition des travailleurs aux facteur de pénibilité au regard des seuils précisés dans le décret, à partir de situations types d'exposition, faisant notamment référence aux postes occupés et aux mesures de protection collective et individuelle,
  • Préciser dans la loi qu’en cas de contentieux, l’employeur qui aura respecté les dispositions d’un accord de branche étendu ou d’un référentiel professionnel homologué par les ministères chargés du travail et des affaires sociales après instruction de l’INRS et de l’OPPBTP et après avis du COCT, ne pourra être redevable des majorations de retard ou pénalités financières prévues par les textes,
  • Réduire de trois à deux ans le délai de l’action contentieuse du salarié à compter du 30 juin suivant l’année d’exposition et de cinq à trois ans le délai de contrôle par les caisses,
  • Préciser dans la loi que la déclaration d’exposition ne peut constituer une présomption de manquement à l’obligation de sécurité de résultat
  • Simplifier le dispositif
  • Faire évoluer la fiche d’exposition vers une déclaration à la CNAV/CARSAT/MSA via le logiciel de paie dans le cadre de la DADS / DSN, les informations relatives à l’exposition étant adressées au salarié et au service de santé au travail dans le cadre de l’envoi du relevé de compte par la CNAV/CARSAT/MSA,
  • Revoir par décret, compléter par arrêté ou préciser par circulaire, selon les cas, la définition de certains facteurs,
  • Consolider dans une doctrine administrative, au fil de la mise en œuvre du dispositif, les réponses aux questions qui demeurent aujourd’hui ouvertes et celles que ne manquera pas de susciter l’homologation des référentiels professionnels et leur usage,
  • Compte tenu des difficultés dans la mise en œuvre du dispositif, l’administration devra s’abstenir de tout contrôle spontané les deux premières années


Sur cette base, le Premier ministre a annoncé hier plusieurs décisions, notamment :

  • L’entrée en vigueur des 6 facteurs de pénibilité qui devaient initialement s’appliquer à partir de janvier 2016 (postures pénibles, manutentions manuelles de charges, agents chimiques, vibrations mécaniques, températures extrêmes, bruit). Les points seront toutefois attribués sur la base d’une année entière,
  • Pour évaluer l’exposition de ses salariés, l’employeur pourrait appliquer un référentiel de branche qui identifiera quels postes, quels métiers ou quelles situations de travail sont exposés aux facteurs de pénibilité. Il n’y aurait, pour ces facteurs, plus de mesures individuelles à accomplir,
  • L’établissement et la transmission des fiches pénibilité sont simplifiés pour l’entreprise : l’employeur déclare à la CNAV en fin d’année les salariés exposés, et la caisse de retraite informe les salariés de leur exposition et des points acquis dans ce cadre,
  • La définition de certains facteurs sera précisée.

 Le rapport Sirugue-Huot sur la pénibilité (92 pages)

 

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